APPEL À UNE ACTION MONDIALE CONTRE LA MILITARISATION ET LA GUERRE CAPITALISTE ET PATRIARCALE ENVERS LES PEUPLES DE TOUT LE MEXIQUE ET DU MONDE, ENVERS L’EZLN ET LES COMMUNAUTÉS ZAPATISTES, ET ENVERS LES PEUPLES AUTOCHTONES DU MEXIQUE.

12 OCTOBRE

JOURNÉE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DIGNITÉ INDIGÈNE

Aux peuples du Mexique et du monde,

Aux peuples autochtones,

Aux organismes et collectifs défenseurs des droits humains,

À la Sexta nationale et internationale,

Aux réseaux de résistance et de rébellion,

À l’Europe insoumise, digne et rebelle,

Aux signataires d’Une déclaration pour la vie,

Cinq cent trente ans après la mal nommée Conquête de l’Amérique, nous n’avons rien d’autre à célébrer que la résistance et la rébellion des peuples autochtones.

Cette date marque le début de la résistance de nos peuples et communautés contre le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité, contre l’invasion, contre la conquête, contre le pillage de nos terres et territoires, contre l’extermination de nos institutions, de nos langues, de notre culture et de nos traditions ; en d’autres termes, contre la mort que produit le capitalisme patriarcal.

En contraste par rapport à la douleur et à la rage de nos peuples, l’année dernière à ces dates-ci, alors que l’EZLN dénonçait que « le Chiapas était au bord de la guerre civile », les peuples zapatistes, dans ce qu’ils ont appelé «Le voyage pour la vie», ont décidé de traverser l’Atlantique pour rejoindre l’autre Europe, l’Europe insoumise, celle d’en bas et à gauche…, ils disaient : « Nous allons remercier l’autre d’exister. Le remercier pour les enseignements que sa rébellion et sa résistance nous ont offerts. Livrer la fleur promise. Embrasser l’autre et lui dire à l’oreille qu’il n’est pas seule, seulx, seul. Lui murmurer que cela vaut la peine de résister, de lutter, de souffrir pour celles et ceux qui ne sont plus là, d’avoir la rage que le criminel soit impuni, de rêver d’un monde non pas parfait, mais meilleur : un monde sans peur. Et aussi, et surtout, nous allons chercher des complicités… pour la vie. »

Ce 12 octobre, 26 ans se seront écoulés depuis la fondation du Congrès national indigène, la Maison des peuples indigènes du Mexique, un espace de réflexion et de solidarité dont l’EZLN est le fondateur et où les formes d’organisation, de représentation et de prise de décision sont respectées. La lutte pour la vie est notre parole collective depuis 530 ans et la guerre contre nos peuples a toujours été la réponse des mauvais gouvernements. C’est pourquoi nous élevons la voix et nous nous mobilisons pour exiger l’arrêt total du siège militaire, des attaques paramilitaires et de la guerre contre-insurrectionnelle dirigée contre l’EZLN, contre les communautés zapatistes et contre les peuples autochtones du Mexique à travers la militarisation et la para-militarisation, le crime organisé, les méga-projets de mort et le pillage de nos terres et territoires.

L’année dernière, le CNI dénonçait que jusqu’à cette date, on dénombrait 33 assassinats parmi ses membres, dont six femmes, ainsi que deux disparitions ; un an plus tard, ces chiffres ont considérablement augmenté, le dénominateur commun étant l’impunité.

Depuis toujours le Mexique est confronté à des violations flagrantes et systématiques des droits humains individuels et collectifs, qui se sont aggravées sous le régime actuel de la 4T. Les homicides, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions massives, ainsi que la répression à l’encontre des étudiant.es, des femmes, des paysan.nes, des enseignant.es, des travailleur.euses, des jeunes, des défenseur.euses des droits humains et de la Terre Mère, comme dans le cas de notre frère Samir Flores Soberanes, des journalistes, des activistes et des peuples autochtones, sont constants et croissants ; et cela va de l’intimidation, du harcèlement, des menaces, à la dépossession, au déplacement, à la torture, à l’emprisonnement politique, à la disparition, à l’homicide, au féminicide…

Elles sont innombrables les formes de guerre auxquelles nous, les peuples du Mexique, sommes confrontés.

Nous savons que ce système patriarcal et capitaliste veut ainsi nous soumettre partout dans le monde, comme cela se passe actuellement en Ukraine, en Afghanistan, au Moyen-Orient, sur toute la planète ; mais si nous nous unissons et nous organisons, nous pouvons lutter ensemble contre la guerre et contre le capitalisme.

Les mauvais gouvernements utilisent la militarisation, la para-militarisation, les attaques et les agressions du crime organisé pour imposer l’extraction des minerais et des hydrocarbures ou les méga-projets de mort tels que le mal nommé Train Maya, le Corridor interocéanique et le Projet intégral Morelos ; le pillage de l’eau est institutionnalisé pratiquement sur l’ensemble du territoire national et des éléments de la force publique sont affectés à la défense des entreprises transnationales ; la contamination des rivières, des nappes phréatiques, de l’air et de la terre augmente ; la priorité est donnée à l’exploitation minière, au trafic de drogue, à l’exploitation forestière et aux industries. Les communautés, les peuples et les organisations dénoncent sans cesse que l’imposition de projets d’infrastructures et d’extractivisme se fait avec la participation directe de la Garde nationale, ce qui accroît la militarisation de la vie quotidienne dans de nombreuses régions et villages indigènes. Cette situation n’est rien d’autre que la poursuite interminable de la colonisation.

Récemment, les Chambres des députés et des sénateurs ont approuvé des amendements législatifs visant à transférer le contrôle opérationnel et administratif de la Garde nationale au ministère de la Défense nationale (SEDENA), bien que cela soit contraire à l’article 21 de la Constitution. Il y a maintenant une volonté de prolonger la période pendant laquelle l’armée de terre et le ministère de la Marine pourront intervenir dans les tâches de sécurité publique : non seulement jusqu’en 2024 – délai qui a été convenu pour renforcer la police d’État et la police municipale – mais jusqu’en 2028, imposant ainsi un schéma dépassant le sexennat.

Ces décisions, ordonnées par le contremaître Andrés Manuel López Obrador depuis l’exécutif, sont en contradiction avec ses promesses de campagne de « renvoyer l’armée dans ses casernes » et octroient aux militaires un rôle de premier plan et une présence dans la vie du pays comme ils n’en ont jamais eu auparavant ; et ce, malgré le fait qu’ils ont violé et continuent de violer systématiquement les droits humains des peuples du Mexique, comme en témoignent les massacres tels que ceux du 2 octobre 1968, du 10 juin 1971, la dénommée guerre sale, la prétendue guerre contre le trafic de drogue, de Calderón jusqu’à aujourd’hui, ou la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa où l’armée mexicaine a joué un rôle central.

Pour tout ce qui vient d’être dit, en tant qu’accord de la Réunion élargie de la Commission de coordination et de suivi du CNI-CIG, ainsi que des différentes organisations, réseaux et collectif.ves qui accompagnent le Congrès national indigène, nous vous appelons le 12 octobre 2022, selon vos temps, modes, calendriers et géographies, à réaliser une…

ACTION GLOBALE CONTRE LA MILITARISATION ET LA GUERRE CAPITALISTE ET PATRIARCALE ENVERS LES PEUPLES DE TOUT LE MEXIQUE ET DU MONDE, ENVERS L’EZLN ET LES COMMUNAUTÉS ZAPATISTES ET ENVERS LES PEUPLES AUTOCHTONES DU MEXIQUE

Nous lançons un appel aux peuples du Mexique et du monde qui résistent contre la mort et l’oubli, aux organisations sociales, civiles et politiques, à la Sexta nationale et internationale, aux réseaux de résistance et de rébellion, aux signataires d’Une déclaration pour la vie dans les cinq continents, aux femmes et aux hommes de bon cœur, afin qu’ensemble nous élevions nos voix contre la guerre au Mexique et dans le monde.

Pour inscrire les activités qui seront réalisées en fonction de votre calendrier et de votre géographie dans le cadre de cette action mondiale, veuillez envoyer vos informations à l’adresse électronique suivante : accionglobaloctubre2022@gmail.com.

Rejoins-nous et participe avec les hashtags suivants:

#EZLNnoEstánSolos

#AltoALaGuerraContraElEZLN

#FueraParamilitaresDeTerritorioZapatista

#VsLaGuerraCapitalistaEnMexicoyEnElMundo

#VsLaGuerraHaciaLosPueblosDelMundo

#VsLaGuerraHaciaLosPueblosOriginarios

#AltoALaMilitarización

#VsLaViolenciaHaciaLasMujeres

#AltoALosAsesinatos

#AltoALasDesapariciones

#LibertadALosPresosPolíticos

 

Sincèrement,

Plus jamais un Mexique sans nous !

Pour la reconstitution intégrale de nos peuples !

 

CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE

Organisations, collectifs et réseaux qui accompagnent le CNI